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Les coulisses de mon top 12 aux Mondiaux U-23

J’ai été sur la route depuis le 4 février dernier, comme but d’arriver avec la forme de ma vie aux Championnats du monde des moins de 23 ans qui avaient lieux en Allemagne. Après 2 grosses déceptions, je termine 12ièmeau 30km style libre. La dernière semaine a été riche en émotions, voici l’envers du décor de la meilleure performance de ma carrière. 

J’ai ressenti de la frustration, du doute, de la joie, de la confiance et beaucoup de fierté. Les championnats ont commencé du mauvais pied pour moi. Je chute au sprint tout comme les 4 canadiens en liste, je suis dévasté, l’équipe aussi l’est, puisqu’il y avait de réelles chances d’avoir de bons résultats, surtout du côté de mes coéquipiers qui avaient la vitesse pour le top 10. 

Ensuite, vient le 15km classique. Je suis prêt, je me sens en forme, je donne tout sur la piste, une des meilleures courses de ma vie en termes de sensations et d’effort fourni, j’étais commis à 100% psychologiquement. Finalement, le parcours modifié à cause du manque de neige demandait beaucoup de puissance du haut du corps, ce que je n’ai pas. Je termine 52ième, très loin derrière le meneur, loin derrière mes coéquipiers. Le meilleur canadien a fait 13ième et le deuxième meilleur 18ième.  Cette journée-là, c’était réconfortant pour toute l’équipe suite à la déception du sprint, pour moi elle a été difficile à avaler. J’ai été du plus vite que j’ai pu pendant 40 minutes, je n’avais pas fait d’erreur. C’est du doute, de la rage et de la déception que je ressentais ce jour-là. J’ai broyé du noir pendant 24 heures et j’ai canalisé l’énergie négative en positive. Le processus fait mal, mais il fait du bien aussi, il soulage. 

48heures plus tard, c’était le 30km skate, ma spécialité. J’avais digéré ma contre-performance du 15km classique, j’étais passé au travers de toutes mes pensées négatives, j’avais retrouvé et augmenté ma confiance. Dès le départ le rythme était très élevé, les 10 premiers km ont été les plus difficile, ça se passait dans la tête pour maintenir le rythme, j’étais fort mentalement, ça ne pouvait pas faire autant mal que la déception que j’avais vécu 48h plus tôt. Mes skis sont super rapides, les meilleurs dans le peloton. À partir de la mi-course, je commence à me sentir léger sur mes skis, je vois que je commence à faire mal aux autres skieurs de mon groupe et j’en rattrape d’autres qui sont fatigués. Les gens sur le bord de la piste le voient dans ma façon de skier, je peux sentir leur fébrilité, aux coachs et aux autres canadiens sur place. De tour en tour, je sens l’excitation qui s’accentue sur les bords de piste, je me bats pour la 8ième place. Je sens que je donne un show, aux Championnats du monde, c’est indescriptible, sûrement comparable à un chanteur devant sa foule. C’est là que je comprends que c’est ma journée, que je suis en train d’accomplir quelque chose de grand, mais que je dois le concrétiser.  Je passe la ligne d’arrivée en 12ième place. Mission accomplie, je suis dans les meilleurs skieurs au monde, je contribue au succès de l’équipe canadienne, j’ai montré que je n’étais plus qu’un simple figurant sur la scène internationale, ce jour-là j’ai démontré que je méritais ma place dans la course. 

Mon prochain test est dans deux semaines, lors des Coupes du monde à Canmore, en Alberta. Tout sera a refaire, je devrai reprouver que je mérite ma place. Je repars le 11 mars afin d’avoir la meilleure préparation possible. Ce coup-ci c’est deux courses en deux jours. J’ai déjà hâte de retourner au combat. 


Phil 

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